Interview de Mikaël Cherel (Vélo 101)

Publié le par Pauline

Interview de Mikaël Cherel (Française des Jeux) : "j'aurai le sentiment du devoir accompli si, un soir, j'aurai aidé un collègue à gagner." 


© Vélo 101
Mikaël, vous êtes le dernier coureur français à être passé professionnel mais le grand public vous méconnaît encore, qui est donc Mikaël Cherel ?
"J'ai 21 ans, je suis né le 17 mars 1986. J'ai débuté à la Française des Jeux au 1er juin. J'ai débuté dans ce groupe l'année dernière en qualité de stagiaire. J'ai été formé auparavant à l'U Nantes-Atlantique, avec Pascal Déramé et Nicolas Guillé. Cette année, j'ai gagné une course Elite, le Grand Prix Super U, en Bretagne. Je me range plutôt dans la catégorie des grimpeurs."

Au terme de votre stage, saviez-vous que vous passeriez professionnel avec la Française des Jeux ?
"Oui, je l'ai appris l'année dernière à Plouay, lors d'une rencontre
 
avec Marc Madiot. Mon passage à la Française des Jeux était prévu pour le 1er août. Mais au vu du nombre de coureurs blessés dans l'équipe, mon passage chez les pros a été avancé. Lorsque j'ai appris la nouvelle, j'étais moi-même blessé. J'ai été convalescent pendant un mois. Je souffrais d'une contusion au cartilage, derrière la rotule. Ca m'a coûté trois semaines de repos total. J'ai repris l'entraînement une semaine avant le Grand Prix de Plumelec et les Boucles de l'Aulne. Ces deux premières courses ont été vraiment très dures."

Plongé ainsi dans le grand bain, comment ce sont passés vos débuts chez les pros ?
"J'ai abandonné mes deux premières courses, le Grand Prix de Plumelec et les Boucles de l'Aulne, donc. A Plumelec, c'était vraiment décousu, donc je n'ai pas pu vraiment faire l'équipier. J'ai quand même contribué au travail d'équipe lors de la deuxième épreuve. Et ensuite, j'ai enchaîné avec Veenendaal-Veenendaal, où j'ai fait une placette. J'en ai fait de même sur la Route du Sud. Je ne me suis pas trop mal comporté."

Pourtant, la transition a été rapide entre le milieu amateur et le milieu professionnel...
"Oui, c'est sûr. C'est vrai que tout mon programme a été vraiment bouleversé. Après, le travail reste le même. Je m'entraîne, je fais le métier, et voilà. Mais le rythme n'est pas le même. La distance non plus. J'ai pris le départ du Championnat de France, une course qui comptait tout de même 70 kilomètres de plus que celle à laquelle j'aurais dû participer initialement. Je suis confiant et je suis là avant tout pour jouer les équipiers. De toute manière, je sais pertinemment que je ne gagnerai pas tout de suite. Alors plutôt que de faire 14ème ou 15ème, je préfère aider quelqu'un à gagner."

Comment avez-vous été accueilli dans l'équipe en plein cœur de la saison ?
"Plutôt bien ! J'avais fait trois stages cet hiver et ça s'était bien passé. Ca m'avait permis de connaître quelques coureurs. Les plus anciens me prennent sous leur coupe. Ils me donnent des conseils très avisés et je suis vraiment preneur d'infos."

Quel rôle vous ont confié les frères Madiot en ce début de carrière professionnelle ?
"Je suis là vraiment pour découvrir, et me trouver un répertoire. J'ai été étalonné sur une course comme Veenendaal-Veenendaal, qui est plutôt une course de flahutes entre guillemets. Il y avait des bordures, des monts pavés. Je ne me suis pas trop mal comporté. Après, j'ai fait la Route du Sud, où j'ai trouvé un terrain plus montagneux. J'ai terminé 18ème de l'étape-reine. Je pense être plutôt grimpeur, mais après, il faut tout découvrir. Je suis là vraiment pour découvrir. Je suis preneur d'infos."

Vous réalisez tout de même de belles performances pour un premier mois chez les pros...
"Oui, c'est une petite surprise. C'est vrai que je suis assez ambitieux, mais l'ambition fait avancer. Après, je n'ai fait que des placettes pour le moment, donc il faut rester humble. Pour l'heure, je suis là avant tout pour être équipier. Après, j'aurai le sentiment du devoir accompli si, un soir, j'aurai aidé un collègue à gagner."

Quel genre de carrière vous verriez-vous faire ?
"J'ai juste un mois de courses dans les jambes, donc je n'en sais rien du tout. J'espère faire une carrière la plus longue et la plus brillante possible, mais c'est difficile à dire."

Propos recueillis à Aurillac le 1er juillet 2007 (Velo 101)

Publié dans Mikael Cherel

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